Lorsque l’on souhaite acquérir un animal, il est tentant de regarder les petites annonces qui pullulent sur Internet. Après tout, cela paraît bien plus simple de réserver son chiot en quelques clics depuis chez soi que de faire des heures de route pour se rendre dans un refuge ou dans un élevage. De même, il est tout aussi irrésistible de faire des dons en ligne qui permettront de sauver de soi-disant animaux en détresse. Et pourtant, toutes ces annonces d’animaux à adopter ou à sauver ne sont pas sans risques. La Fondation 30 Millions d’Amis a mené l’enquête sur ces arnaques du Web.
Les petites annonces
La première de ces arnaques, c’est celle de l’adoption de chiots ou de chatons sur Internet. Via des petites annonces publiées sur des sites tels que leboncoin.fr, des éleveurs hors-la-loi vendent des animaux non vaccinés, ni identifiés, ni sevrés. Quand ces animaux ne proviennent pas de sordides usines à chiots, ils sont issus d’un trafic dont l’origine se trouve dans les pays d’Europe de l’Est.
Concrètement, on vous promet, moyennant finances, un adorable chiot en parfaite santé, et vous vous retrouvez avec un chiot arraché à sa mère avant 2 mois, malade, et probablement traumatisé ne serait-ce que par un long voyage Slovaquie-France en camion, enfermé dans une cage pendant des jours sans eau ni nourriture. « Le trafic d’animaux a pris encore plus d’ampleur avec Internet. Aujourd’hui, n’importe quel moteur de recherche peut vous faire remonter à un trafic qui commence en Bulgarie ou en Slovaquie » affirme Jean-Paul Billault, journaliste et auteur d’une enquête sur le trafic des animaux diffusée sur France 2.
Une autre arnaque liée aux petites annonces consiste à céder un chiot gratuitement, comme l’explique la SPA : « Dans 80% des cas, la personne aurait déménagé en Afrique (où le chien "ne s'habitue pas au climat et souffre trop de la chaleur") ; et dans 20% des cas, en Angleterre (la femme est enceinte, le mari travaille beaucoup, alors le couple ne "trouve plus assez de temps à consacrer" à son chiot) ». Jusqu’ici, l’annonce semble tenir la route : le chien est donné contre bons soins, et seul le transport de l'animal jusqu’en France reste à la charge de l’acheteur. Celui-ci devra donc payer environ 200 € pour rapatrier son nouveau toutou. Sauf que celui-ci n’arrivera jamais.
Une autre version de cette arnaque existe, et cette fois, c’est le vendeur qui prétend prendre à sa charge le transport de l’animal,« sauf que le jour de la livraison, il y a toujours un problème avec la douane qui refuse de laisser passer les animaux : pour que "Trésor" ne soit bloqué, il faut payer immédiatement » explique la SPA.
S.O.S d’animaux en détresse
On voit aussi régulièrement fleurir un peu partout sur Internet des annonces du type « sauvez ce chiot en un clic ». Il suffit alors de cliquer sur une pub pour que l’argent versé aux annonceurs publicitaires (qui est proportionnel au nombre de clics) soit redistribué à une association ou à un refuge. En réalité, il est bien difficile de savoir quelle part de ces bénéfices revient véritablement aux animaux… D’autant que, parfois, le fameux « chiot à sauver » n’existe même pas, et que l’association partenaire n’est en fait qu’une entreprise. En effet, « si on dépasse 60 000 euros de chiffre d’affaire annuel, on devient imposable. On n’a donc pas le droit de se déclarer d’intérêt général... ni de proposer des reçus fiscaux à ses donateurs ! »
D'autre part, on remarque de nombreuses aberrations : Par exemple, « certains sites demandent jusqu’à 135 euros pour couvrir l’ensemble des vaccins, alors que cette même somme permet, dans un refuge, de payer les vaccins mais également la stérilisation de l’animal » dénonce la Fondation 30 Millions d’Amis. Et d’ajouter : « Autre aberration : après avoir été prétendument « sauvés » - contre les 135 euros réclamés - ces animaux sont placés à l’adoption. Une somme équivalente est alors demandée aux adoptants… pour couvrir des frais vétérinaires déjà financés ! »
Pour savoir si un site de ce type est vraiment sérieux, il faut s'assurer de ses relations avec les refuges : le site a-t-il établi un bilan du refuge avec lequel il collabore ? A-t-il mené une enquête de terrain ? A-t-il vérifié l'absence d'abus, notamment financiers ? Des sites tels que actuanimaux.com mettent un point d'honneur au respect de ces règles. On peut donc leur accorder notre confiance.
Appel à la vigilance
Scandalisée par toutes ces arnaques qui jouissent du malheur des animaux, la Fondation 30 Millions d’Amis lance un appel à la vigilance. « Ces sites n’hésitent pas à mettre des photos d’animaux en très mauvais état pour encore mieux abuser du public » regrette la Présidente de la Fondation. « On ne peut rester insensible à ce spectacle... Pourtant, en cliquant, on ne sauve pas ces pauvres bêtes, on ne fait qu’enrichir des personnes sans scrupules ».
Par Elisa Gorins
source :
http://wamiz.com/chiens/actu/chiots-chatons-dons-en-ligne-gare-aux-arnaques-sur-internet-3733.html