ON DIT TOUT ET PEU A PROPOS DE CETTE MALADIE ET IL FAUT BIEN L'ETUDIER ET RÉFLÉCHIR A LA VACCINATION ... OU PAS ...
La leptospirose et une maladie infectieuse causée par une bactérie du genre Leptospira. Il existe de nombreuses leptospires différentes dont les caractéristiques génétiques, géographiques et pathogéniques diffèrent. Cette bactérie est retrouvée chez des animaux sauvages considérés comme des hôtes « réservoirs »: rats, souris, renards, écureuils. Ces hôtes ne sont le plus souvent pas malades alors qu’ils hébergent la bactérie. Ils contaminent par leurs urines des sources d’eau, le sol ou de la nourriture. L’exposition des animaux de compagnie (chiens essentiellement) se fait alors de manière indirecte: les leptospires présentes sur les supports intermédiaires sont capables de pénétrer dans l’organisme par les muqueuses orales ou à travers une peau abrasée ou ramollie par l’eau. Une fois dans l’organisme, les leptospires sont capables d’induire une leptospirose dont l’expression clinique est variable.
Le syndrome le plus fréquemment rencontré est celui d’une insuffisance rénale aiguë. Les reins ne sont plus capables de filtrer les déchets normalement éliminés de l’organisme par les urines. Ces déchets sont retenus dans l’organisme et causent les symptômes du syndrome urémique: anorexie, fatigue, ulcérations digestives, vomissements, diarrhée notamment. Parfois, l’atteinte rénale est telle qu’ils cessent toute production d’urine. Cette forme d’insuffisance rénale est associée à un pronostic sombre à très court terme sans accès à une unité d’hémodialyse.
Une atteints hépatique est également souvent rencontrée mais rarement de manière isolée. Elle peut se traduire par un ictère (ou jaunisse), des vomissements, une anorexie, des saignements digestifs (Figure 1).
Figure 1. Ictère chez un chien atteint de leptospirose.
Les autres manifestations de la leptospirose comprennent une hyperthermie, une pancréatite, des anomalies de la coagulation, des symptômes oculaires.
La leptospirose est évoquée par les symptômes et par certaines anomalies sur les analyses de laboratoire. L’hématologie révèle souvent une baisse du taux de plaquettes (thrombopénie). Lors d’atteinte rénale, on observe une augmentation des marqueurs de la fonction rénale (urée et créatinine), des perturbations variables des niveaux sanguins d’électrolytes, des modifications sur l’analyse urinaire (baisse de la concentration urinaire, présence de glucose et/ou de protéines dans les urines). Lors d’atteinte hépatique, une augmentation de la bilirubine et des enzymes hépatiques est présente. Enfin, l’analyse de la coagulation (mesure des temps d’hémostase, des PDFs, des D-dimères) peut révéler des anomalies parfois marquées.
L’imagerie médicale est d’une aide précieuse lors de leptospirose. Les radiographies thoraciques peuvent révéler des signes d’hémorragies pulmonaires, même en l’absence de signe respiratoire (Figure 2). Elles doivent donc être réalisées systématiquement. L’échographie abdominale montre des modifications évocatrices de leptospirose, sans être toutefois spécifiques: augmentation de la taille des reins, épanchement périnéal par exemple (Figure 3).
Figure 2. Radiographie thoracique de profil chez un chien atteint de leptospirose et présentant des difficultés respiratoires : hémorragies pulmonaires
Le diagnostic de certitude peut être obtenu en isolant le matériel génétique des leptospires sur un échantillon urinaire et sanguin. Il s’agit de la technique de Polymerase Chain Reaction (PCR) proposée par des laboratoires spécialisés. Cependant, ce test est facilement négativé si l’animal a reçu des antibiotiques peu avant les prélèvements. Egalement, certains chiens ou chats peuvent être porteurs sains de leptospires même si ce cas de figure est rare. La réalisation d’une sérologie (mesure du taux d’anticorps) est également possible. Elle permet de faire la différence entre plusieurs sortes différentes de leptospires, même si les réactions croisées sont fréquentes. Après une infection, un certain délai est nécessaire à l’organisme avant de produire suffisamment d’anticorps. La sérologie doit donc être effectuée après ce délai ou elle peut être doublée (une sérologie au départ et une 2 semaines plus tard afin d’observer une séroconversion) pour avoir une réelle utilité diagnostique.
Le traitement de la leptospirose s’appuie avant tout par l’administration d’antibiotiques. L’antibiotique de choix est la doxycyline mais de nombreuses autres molécules peuvent être utilisées. La doxycycline pouvant provoquer des effets secondaires digestifs, il est recommandé d’administrer des dérivés injectables de la pénicilline durant la phase initiale du traitement si l’animal présente déjà des vomissements ou de la diarrhée. Le traitement des différentes formes de leptospirose se fera ensuite de manière non spécifique. Lors de forme rénale sévère, le recours à l’hémodialyse peut être nécessaire. Malheureusement ce type de traitement est encore très peu disponible en France.
Après un épisode aigu de leptospirose, l’animal doit être suivi car les séquelles rénales sont fréquentes et la pris en charge au long cours doit être faite en conséquence.
Figure 3. Echographie rénale d’un chien atteint de leptospirose: augmentation de taille du rein, épanchement périnéal.
La leptospirose est une zoonose. Cela signifie qu’elle concerne également la population humaine. Même si les humains contractent le plus souvent la leptospirose de la même manière que les chiens (en se baignant dans de l’eau contaminée par exemple), la transmission d’un chien malade à un humain est théoriquement possible. Certaines précautions sont indispensables lorsque l’on prend soin d’un chien atteint de leptospirose (port de gants, masque, désinfection des supports souillés par l’urine…). Prévenez votre médecin si votre chien est atteint de leptospirose.
SOURCE :
https://www.veterinaire-alliance.fr/la-leptospirose/D'autres articles :
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