http://fr.brasseriecaulier.com/our-companyPÉRUWELZ - Belgique
La Troll a son farfadet. La Chouffe a son petit nain. La Bon Secours a désormais son saint-bernard, bienfaiteur d'un père brigittin.
Péruwelz avait autrefois un couvent de pères brigittins sur son sol. L'un de ces pères s'en allait dire la messe le dimanche à Bon-Secours. Mais, comme il s'attardait ensuite dans les cafés, il fallait le ramener à l'abbaye. C'est un chien saint-bernard qui s'en chargeait.
On ignore quelle est la part de vérité et de légende dans cette historiette que l'on raconte dans le Péruwélzis. Mais Roger Caulier s'en est emparé pour promouvoir une nouvelle image des bières de Bon-Secours.
« Chaque produit a besoin d'un petit insigne » pense-t-il, en évoquant le succès de la Troll et de la Chouffe. Le brasseur bon-secourois a une autre idée pour donner un cachet encore plus artisanal à ses produits : installer la brasserie de la rue de Sondeville dans sa fermette de Willaupuis.
En attendant, la brasserie Caulier a déjà investi 250 000 euros cette année : une cuve de fermentation de 150 hectolitres, une soutireuse et une machine pour fermer les bouchons mécaniques automatiquement.
Une nouvelle cuve de 140 hectos devrait arriver en 2010, dans la perspective du développement de nouveaux produits.
Roger Caulier ne veut pas trop en dire pour le moment. Parmi ces nouveautés, il y aurait une bière d'abbaye pour la région liégeoise. « Une bière d'abbaye très forte en alcool, cela n'existe pas à l'heure actuelle » se contente-t-il de dire. Parmi les autres nouveautés, il y aurait aussi une bière à la myrtille, suivant la méthode de macération des fruits, comme la Kriek. Le produit était annoncé pour 2009 mais il est actuellement toujours à l'étude.
Comment vit-on la crise à la brasserie de Bon-Secours ?« Nos efforts de développement ont compensé les effets de la crise, répond le brasseur. Quand on est affecté dans son pouvoir d'achat, on rogne d'abord sur les produits de luxe. Or une bière spéciale est considérée comme un produit de luxe. Normalement, l'activité économique mondiale devrait redémarrer en 2010. » Alors qu'elle tablait sur un chiffre d'affaires de 1,5 million euros en 2009 et une hausse significative par rapport à 2008, la brasserie de Bon Secours restera probablement stable, avec une production totale à hauteur de 5 000 hectolitres.
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PÉRUWELZ/TOURNAI - Déguster une fondue moitié-moitié à la bière de Bon-Secours, le 21 juillet, sur les bords du lac Léman ? C'est possible : nous l'avons testé !
La brasserie Caulier mise essentiellement sur l'exportation pour se redéployer après ses déboires de 2008.
En mars dernier, elle a participé à une foire au Japon, où elle a sélectionné un distributeur pour ses produits. Des importateurs viennent de passer commande pour livrer de la Bon Secours en Autriche et à Taïwan. Des contacts sont actuellement noués avec 160 dépositaires français. Et au Brésil : « Intéressant dans le contexte d'une importante participation brésilienne dans le capital de l'ancienne Interbrew » explique Roger Caulier.
L'automne prochain, sur le conseil de sociétés belges dont le métier est de développer des produits à l'exportation, la brasserie pourrait participer à des foires en Chine, au Vietnam et à Shanghai. Un autre agent a été sollicité dans le but d'implanter la Bon Secours aux États-Unis (à destination desquels Roger Caulier va bientôt s'envoler), au Canada et en Grande-Bretagne...
En Suisse, un pays dont Roger Caulier est « tombé amoureux », cela fait deux ans qu'un des principaux importateurs locaux de bières spéciales promeut les produits fabriqués à Bon-Secours : la blonde, la brune, l'ambrée, les fruitées et la Noël. Avec des fortunes diverses. « Le succès d'une bière dans un établissement, ça tient à l'enthousiasme du patron, et c'est cet enthousiasme qu'il faut créer, raconte Roger Caulier qui, trois fois par an, joignant l'utile à l'agréable lors de courts séjours en Suisse, fait du porte-à-porte pour vanter la qualité de ses bières. Le tenancier d'un chalet de montage m'a d'abord dit un peu froidement''Ici on ne vend pas de bière'', avant de me prendre quelques caisses, puis ça en est resté là. Un autre - Patrick, un Français qui tient le restaurant Les trois sifflets en plein centre de Vevey - a été convaincu tout de suite. Et il l'est resté : la Bon Secours se trouve en permanence sur toutes ses tables, parce qu'il a de temps en temps une demande en bières spéciales. » Très bon commerçant, très accueillant, Patrick n'hésite pas à faire un peu de show pour ses clients étrangers. Le 21 juillet dernier, quand un groupe de six Belges (dont nous étions) s'est mis à table dans son établissement, il n'a pas hésité à sortir le drapeau belge, à diffuser la Brabançonne et à proposer une fondue au fromage à la bière de Bon Secours. Nous l'avons goutée : elle est aussi bonne que celle mijotée avec le traditionnel vin fendant !« Il y a énormément de choses à faire avec des produits spécifiques, constate Roger Caulier. Or, les Belges sont quasi les seuls au monde à fabriquer des bières spéciales. » La dernière initiative de la brasserie de Bon-Secours - la présence d'un saint-bernard sur les étiquettes - devrait particulièrement séduire les Suisses : ce chien est un pur produit valaisan !