Que signifie le grognement du chien ?
Le grognement chez le chien est toujours un signal
d’agressivité, mais agressivité ne rime pas systématiquement
avec mauvaises intentions. Un chien peut grogner en jouant
(au jeu du tirer-lâcher, par exemple) : il n’est alors pas
agressif envers son maître, mais envers la proie-sac (ou la
manchette, etc.).
Le grognement adressé à une personne constitue
un avertissement, soit léger, soit réellement menaçant.
L’avertissement léger se conjugue presque toujours avec le
grognement gueule fermée, que les Anglais appellent « growl
». La traduction est plus ou moins la suivante : « Ça suffit,
j’en ai assez, fiche-moi la paix ! » Le chien peut aussi
émettre un « growl » au cours d’un jeu, ou pour dire à son
maître qu’il ne veut plus être caressé.
La véritable menace s’accompagne en revanche du « snarl »,
ou grognement en montrant les dents. Le chien dominant
découvre ses dents en plissant les lèvres vers l’avant, alors
que le sujet soumis les étire en arrière. Le « snarl » s’associe
toujours à d’autres signaux précis, envoyés par la mimique
faciale et corporelle. Les oreilles droites (ou pointées en
avant), le regard planté dans les yeux du rival et la queue en
l’air expriment une agressivité alliée à une domination.
Pour désamorcer le conflit latent, il suffit dans la plupart des
cas de répondre par des attitudes de soumission, en
détournant par exemple le regard et en ramassant un peu son
corps de manière à se faire tout petit. Fixer un chien dans les
yeux ou chercher à l’effrayer par sa stature constituent par
contre des signes de domination (et donc de défi),
susceptibles de provoquer une attaque de sa part.
Il ne faudrait bien entendu jamais adopter une posture
soumise à l’égard de son chien (qui ne devrait de toute façon
pas non plus grogner après vous : s’il le fait, c’est que vous
avez commis une grave erreur dans son éducation) ; cette
astuce peut en revanche s’avérer très utile pour éviter une
agression de la part d’un chien inconnu.
Si le chien grogne parce que vous êtes entré sur son
territoire, sa menace n’aura rien à voir avec la domination et
dérivera uniquement de son sens de la territorialité : le seul
moyen d’éviter une attaque consiste alors à décamper au plus
vite.
Si le chien grogne avec les oreilles couchées, la queue basse
et le regard fuyant, il est agressif mais soumis, et
vraisemblablement peu sûr de lui. Si vous vous trouvez sur
son territoire, sa situation hiérarchique n’améliore pas
beaucoup les choses, au contraire : il se sentira bien plus
menacé par votre attitude dominante et risquera de vous
attaquer.
Si vous vous trouvez en terrain neutre, vous le réduirez sans
aucun doute à la fuite par un comportement dominant (par
exemple, en hurlant contre lui, en le fixant dans les yeux et
en vous faisant le plus grand possible) ; néanmoins, un chien
dans l’impossibilité de se sauver mordra par peur. Défier
hiérarchiquement un chien inconnu s’avère toujours risqué,
et cette solution ne sera choisie qu’en cas d’urgence absolue.
Autrement, mieux vaut s’éloigner calmement, sans gestes
brusques, en sortant petit à petit de ce que le chien
considère comme sa « zone de sécurité » et où il se sent
menacé par la présence d’un rival. Partir en courant
représente la pire des réactions, car elle pourrait stimuler
l’instinct prédateur du chien et l’inciter à vous poursuivre.