L'obésité canineJ'ai trouvé un très bon site sur le sujet!
DEFINITION
L'obésité est une maladie. Il s'agit d'un excès de dépôt de tissu graisseux.
Chez l'homme, l'obésité est évaluée à partir de l'indice de masse corporelle (IMCCM) avec : IMCCM = poids en kg/taille en mètre au carré. On parle d'obésité pour un IMC supérieur à 30, de pré-obésité de 25 à 30.
Chez le chien, il n'existe pas à ce jour de formule mathématique donnant le poids optimal pour une taille donnée. On connaît le poids moyen du chien adulte pour une race donnée, mais l'approche reste subjective. L'appréciation du poids et d'une éventuelle obésité est visuelle. (Voir plus bas le schéma des indices corporels chez le chien).
EPIDEMIOLOGIE
Suivant différentes études, 24 à 44% des chiens dans les pays occidentaux seraient obèses.
Ils existent plusieurs facteurs de risque pouvant conduire à l’obésité chez le chien :
- la race : certaines races ont des métabolismes de base* moins élevés et nécessitent à taille égale des quantités énergétiques moindre. Exemple du Labrador Retriever.
- Prédisposition génétique supposée dans certaines cohortes. Mais elle n’a pas encore été démontrée à ce jour.
Augmentation du risque avec l'âge du chien.
Augmentation du risque avec l'âge du propriétaire (sédentarité plus élevée, laxisme dans l'éducation).
- Sédentarité, manque d'exercice.
- Alimentation trop énergétique, restes de repas, friandises.
- Obésité chez le chiot.
- Femelle : métabolisme de base* moins élevé que le mâle.
- Stérilisation : diminution de l’exercice physique, diminution du métabolisme de base* chez le mâle.
- Traitement contraceptif chez la chienne.
- Maladies endocriniennes : diabète sucré, hypothyroïdie, hypercorticisme.
- Prise de certains médicaments : glucocorticoïdes, antiépilep-
tiques.
* : métabolisme de base = fonctionnement organique minimum pour se maintenir en vie.
MALADIES ASSOCIEES A L'OBESITE CANINE
L'obésité chez le chien a des répercussions sur la santé et sur certaines maladies :
- Diminution de l'espérance de vie du chien. Cet effet a été démontré chez l'homme.
- Prédisposition aux maladies ostéo-articulaires : arthrose plus sévère, rupture du ligament croisé antérieur, fracture du condyle de l'humérus.
- Intolérance à l'effort.
- Troubles respiratoires.
- Augmentation de la fréquence des affections cardio-vasculaires.
- Risque de diabète augmenté par résistance à l'insuline. Ce n'est pas clairement établi.
- Résistance moins élevée vis-à-vis des infections.
- Augmentation du risque de difficultés à la mise-bas chez la chienne.
- Risque plus élevé lors d'anesthésie et complications opératoires et postopératoires plus fréquentes.
MECANISME D'APPARITION DE L'OBESITE CANINE
L'obésité chez le chien survient lorsque l'apport énergétique dans l'alimentation est supérieur aux besoins énergétiques de l'organisme.
Deux phases dans l'obésité sont reconnues chez le chien.
Une première phase où l’apport énergétique est supérieur aux besoins. La masse graisseuse augmente et le chien prend du poids.
Dans une deuxième phase, le chien diminue sa prise alimentaire et les apports énergétiques correspondent aux besoins. Le poids est stabilisé, mais est trop élevé. Phase où le chien est obèse et où les propriétaires disent qu’il ne mange presque rien.
EVALUATION DE L'OBESITE CHEZ LE CHIEN. QUAND DOIS-JE CONSIDERER QUE MON CHIEN EST OBESE ?
Cette évaluation est plus difficile chez le chien car le poids optimal n'est pas connu. Seuls des standards pour les races pures sont disponibles. Tableau 1: Poids de référence pour plusieurs races.
TABLEAU 1 : POIDS DE REFERENCE POUR PLUSIEURS RACES DE CHIEN
Données issues de : Encyclopédie de la nutrition clinique canine. Aniwa SAS pour Royal Canin, Paris, 2006, p.22
Pour le Saint Bernard le poids moyen en kg :
mâle : 81,5 ± 7,2
fermelle : 61 ± 8,9
Aujourd'hui des indices corporels sont utilisés pour apprécier la masse graisseuse chez le chien. Tableau 2 : indices corporels en 5 points. Ces indices sont subjectifs. Ils se basent sur la visualisation et la palpation de certains reliefs osseux, la visualisation de dépôt graisseux, la silhouette du chien. On considère que la surcharge pondérale augmente de 10% par demi-point supérieur à 3 (3 étant l'indice corporel pour un poids idéal).
TABLEAU 2 : INDICES CORPORELS EN 5 POINTS.
Données issues de : Encyclopédie de la nutrition clinique canine. Aniwa SAS pour Royal Canin, Paris, 2006, p.23
Indice 1 : très maigre.
Côtes, colonne vertébrale, os du bassin facilement visibles.
Perte évidente masse musculaire.
Pas de graisse palpable sur la cage thoracique.
Indice 2 : maigre.
Côtes, sommets des vertèbres, os du bassin visibles.
Ceinture abdominale évidente.
Pas de graisse palpable sur la cage thoracique.
Indice 3 : idéal.
Côte, colonne vertébrale non visibles, mais facilement palpables.
Ceinture abdominale évidente.
Mince couche de graisse palpable sur la cage thoracique.
Indice 4 : excès de poids.
Côtes, colonne vertébrale palpables avec difficultés.
Ceinture abdominale absente.
Dépôt graisseux évident sur la colonne vertébrale et la base de la queue.
Indice 5 : obésité maladive.
Dépôts graisseux massifs sur le thorax, la colonne vertébrale et la base de la queue.
Distension abdominale évidente.
TRAITEMENT
Le traitement de l'obésité chez le chien est un traitement diététique : le régime hypocalorique.
Le but est de restreindre l'apport énergétique alimentaire pour que le chien puise dans ses réserves graisseuses. Le besoin énergétique à apporter est calculé en fonction : du poids objectif à atteindre, du facteur racial, du facteur physiologique (stérilisation, âge...), de la coexistence d'autres maladies associées (diabète).
Ce calcul doit être fait par un vétérinaire.
En ce qui concerne le choix de l'aliment de régime pour chien , il faut un aliment peu énergétique mais adapté pour éviter toute carence (acides aminés essentiels, protéines, vitamines, minéraux, acides gras essentiels) et au volume suffisant pour donner une sensation de satiété.
La réduction en quantité de l'aliment habituellement consommé est contre-indiquée pour un régime : carences, changement du comportement de l'animal suite à la privation de nourriture.
De nombreux industriels proposent des aliments hypocaloriques pour chiens qui sont bien adaptés :
Teneurs en graisses diminuée mais apport des acides gras essentiels
Teneur en fibres alimentaires augmentée. Avantages : diminution de la densité énergétique de l'aliment, retard de la vidange gastrique, augmentation du volume alimentaire pour les fibres insolubles, effet de satiété quand elles représentent plus de 20% de la matière sèche de l'aliment. Quelques inconvénients : augmentation de la fréquence et de la quantité de selles, flatulences, diminution de l'appétence.
Teneur en protéines augmentée : apport des acides aminés essentiels, préservation de la masse musculaire, pouvoir de satiété documentée chez l'homme, appétence.
Teneur augmentée en minéraux, vitamines, oligo-éléments pour éviter les carences.
Dans tous les cas, la prise en charge doit être accompagnée par le vétérinaire : estimation du poids objectif à atteindre, mise en place du rationnement, choix de l'aliment.
Au début du régime, une transition alimentaire progressive sur 15 jours avec l'ancien aliment est nécessaire pour éviter les troubles digestifs ou un refus de l'aliment. L'idéal est ensuite de fractionner la ration quotidienne en 3 à 4 repas à heure fixe (au minimum deux repas). Pour que le régime soit efficace, il ne faut rien donner en dehors des repas. Quand il y a plusieurs animaux, les repas doivent être séparés.
Voir les différents aliments disponibles pour faire maigrir mon chien.
L'exercice doit être favorisé (sauf atteinte ostéo-articulaire nécessitant du repos) : jeu, marche rapide... La durée de l'exercice est progressivement augmentée.
Durant toute la période du régime et après le régime, le suivi doit être continu pour éviter une rechute. Lors du régime, une pesée hebdomadaire du chien est conseillée, ainsi qu'un contrôle vétérinaire mensuel pour réadapter au besoin le rationnement. Après le régime, une pesée mensuelle est conseillée, ainsi qu'une évaluation régulière par le vétérinaire pour l'attribution d'une ration alimentaire permettant de stabiliser le poids.
Les causes de rechute sont nombreuses : laxisme ou non modifications des habitudes du propriétaire autour du repas du chien (reprise des friandises, arrêt de la pesée de la ration quotidienne, restes de table...), absence d'exercice physique, changement d'aliment sans adapter la quantité, maladie...
REMARQUE
Le traitement médical comme il peut exister en médecine humaine est à ce jour à proscrire. Il n'y a pas a priori d'étude à ce jour sur leur innocuité chez le chien. Par ailleurs, l'éducation du propriétaire sur la gestion de l'alimentation de son animal est l'élément principal de la réussite d'un régime.
Les traitements chirurgicaux ne sont également pas appliqués au chien à ce jour.
BIBLIOGRAPHIE
DIEZ M, NGUYEN P. Obésité : épidémiologie, physiopathologie et prise en charge du chien obèse. Dans : Encyclopédie de la nutrition clinique canine. Aniwa SAS pour Royal Canin, Paris, 2006, p.2-53.
SOURCE :
http://www.lanichesante.com/obesite_canine