La grossesse nerveuse de la chienne
La grossesse nerveuse de la chienne est un problème non seulement physique, mais aussi comportemental. C’est une pathologie qui, parmi les animaux, touche presque exclusivement le chien, avec une incidence élevée : 50-75 % des femelles sont concernées de façon plus ou moins grave.
Après les chaleurs, la chienne, s’il n’y a pas eu saillie, connaît une période de tranquillité sexuelle ; si elle s’est au contraire accouplée, la gestation peut commencer. En cas de grossesse nerveuse, la femelle se comporte comme si elle était enceinte, même si elle n’a pas été prise ou si les rapports sexuels n’ont pas été complets.
Certains auteurs ne considèrent pas cette situation comme pathologique, parce que du point de vue physique, ce n’est rien d’autre qu’« une exaspération des processus physiologiques de l’état de non grossesse » (Edward C. Feldman, Richard W. Nelson, 1992). Dans les faits, la chienne « fait une montée de lait » car il y a augmentation de prolactine, l’hormone qui en déclenche la sécrétion.
Dans le même temps, l’aspect physique et le comportement de la chienne changent à cause de la modification de la quantité de deux autres hormones qui régulent le cycle sexuel : la progestérone et les oestrogènes. La fausse grossesse se manifeste par des symptômes évidents entre la sixième et douzième semaine des chaleurs.
La femelle s’isole, prépare le nid, ses mamelles grossissent et sécrètent une substance blanchâtre ou marron (semblable au lait), elle devient nerveuse et irritable, se lèche avec insistance la vulve et les mamelles, bouge moins et ne mange pas. Certaines cherchent des poupées, des peluches ou des coussins qu’elles emmènent dans leur niche ou là où elles ont préparé le nid, et les traitent comme si c’était des chiots.
À l’approche de l’échéance « naturelle » de la grossesse, on remarque dans certains cas l’écoulement de mucus de la vulve, et certaines chiennes ont même des contractions. Les propriétaires se préoccupent surtout du gonflement des mamelles et de la montée de lait, parce qu’ils craignent l’apparition de mastite ou de néoplasies mammaires mais, heureusement, ces pathologies ne se manifestent que très rarement.
La grossesse nerveuse a une signification comportementale. En effet, la vie de la meute est structurée afin que seul le couple dominant puisse se reproduire. Si les femelles, qui occupent donc une position inférieure, font une montée de lait, elles peuvent aider celle qui vient d’accoucher à nourrir ses petits, en augmentant ainsi, lors d’une portée nombreuse, les probabilités de faire grandir les chiots.
Ce comportement, bien qu’il n’ait pas de signification fonctionnelle, a été conservé par le chien domestique et survient occasionnellement. C’est pour cette raison que nous ne pouvons pas considérer la grossesse nerveuse comme une pathologie, mais comme quelque chose de pénible qui dérangent les propriétaires.
Quelle attitude adopter ?
Si les symptômes de la grossesse nerveuse ne sont pas manifestes, n’adoptez aucune mesure. Elle disparaîtra spontanément au bout d’une à trois semaines. Dans le cas contraire, enlevez tous les objets que la chienne a adoptés ; si elle devenait toutefois trop anxieuse, vous pouvez lui laisser quelque chose pendant les premiers jours seulement. Il est très important de distraire la femelle avec de longues promenades dans la campagne, ou de l’amuser avec son jouet préféré.
Cela sert à l’éloigner du nid qu’elle s’est construite et de ses chiots imaginaires. Si elle recherche des caresses et devient désagréable, conservez une attitude détachée et distante, en l’éloignant brutalement. La montée de lait aussi représente un problème, mais les médicaments qui la bloquent, en vente dans les pharmacies, apportent des solutions.
Limitez sa ration d’eau et administrezlui un laxatif ou un diurétique (sous contrôle vétérinaire) afin de diminuer la congestion des mamelles. Ne les massez pas avec des compresses chaudes ou froides, car elles stimulent la sécrétion de lait et, si la chienne les lèche avec insistance, mettez-lui une collerette.
Dans les cas les plus graves, lorsque la grossesse nerveuse se répète à chaque période de chaleurs, on peut tenter l’accouplement. Si les symptômes ne disparaissent pas avec les traitements suggérés, il faut stériliser la chienne (il est déconseillé de réaliser cette intervention s’il y a encore du lait, ou si la femelle prend des médicaments pour réduire la montée de lait).
Source :
http://wamiz.com/chiens/guide/la-grossesse-nerveuse-chez-la-chienne-0474.html